Péché de frime 
    Lundi 2 décembre 2002 — Aussi bien quand je raconte que j’écoute France-Culture, que quand je me montre explorant les dernières radios libres, que quand je fais semblant de m’intéresser aux musiques électroniques... toujours je me ressens en péché de frime ; il est tout à fait certain que le lecteur éventuel se moque de moi. Impossible d’analyser facilement, mais cela détone sûrement avec ce que me souffle ordinairement mon Capitaine Intérieur. Je suis un plouc, un sous-homme. Je n’ai pas le droit d’écrire, voilà la vérité. La démocratie, c’est du théorique. Seuls Philippe Sollers, Christine Angot, le Mari de Claude Sarraute, le fils à Zanini, etc... ont le droit d’écrire. Des gens comme moi qui arrivés à dix-huit ans n’avaient pas lu plus d’une dizaine de livres, qui ont été élevés par des paysans ne parlant pas une langue moderne, s’ils pondent un livre normalement c’est pour écrire comme Pêr-Jakes Hélias, des trucs simplets et gentils.
Mise en ligne : lundi 22 février 2016, 07:00
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De réfléchir que je suis peut-être une nuisance... 
    De réfléchir que je suis peut-être une nuisance, moi aussi. De m’interroger. On est peut-être tous des nuisances. Chacun est la nuisance de quelqu’un.
    Exister. Exister mais en tremblant lorsqu’on a à dire certaines phrases. Présenter un visage figé dans une configuration qu’on ne peut décrire soi-même (parce qu’on ne se voit pas bien), et que jamais personne ne vous a jamais décrit en faisant usage du langage humain. Ne pas avoir certaines réactions quand certains types d’objets (certaines espèces d’animaux plus précisément) traversent son champ de vision. Ne pas vouloir comprendre ce qu’on ne vous demande absolument pas de comprendre, puisque ça évolue dans un dialogue où rien jamais n’est dit... Peut-on dire que tout ça — figements de visage, non-actes, et les actes exécutés maladroitement — que tout ça ferait partie du lexique d’un deuxième langage humain, langage délaissé des lingüistes, le langage émotionnel c’est peut-être ça ?
    Aucune ligne du Dalloz, aucun code de morale, aucun règlement d’immeuble, rien ne reproche rien à ces attitudes.
Mise en ligne : vendredi 19 février 2016, 08:39
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Sourcier ensorcelé dans la société saucière 

Mise en ligne : mercredi 3 décembre 2014, 08:45
Classé dans : 2002  |  Musiquette
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J'avais voulu passé sur ta joue... 
J'avais voulu passé sur ta joue
une main comme une main de bébé
mais je n'ai pas pu atteindre ta joue
je me suis évanoui à tes pieds
et quand le docteur a voulu me toucher
je lui ai craché tout mon sang à la gueule

Depuis dans le service chacun me prend pour un fou
En vain tu essaies de tuer ton charme en moi
Bah le bien est déjà fait
ne t'inquiète pas
je m'en sortirai, je reviendrai, je commettrai des attentats
peut-être même des assassinats
ne t'inquiète pas
ta police saura me raisonner ou
ta police saura me maîtriser sauf
dans certains cas
Mise en ligne : mercredi 10 septembre 2014, 20:07
Classé dans : Meilleurs écrits  |  2002
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Rien de grave 


Rien de grave... Tout est gravé sur le sable...
Rien de grave... Les enfants savent... Rien de grave...
Sur la mer vont des épaves...
Dans leurs cales
les cadavres
des esclaves...
[suite...]
Mise en ligne : mardi 14 mai 2013, 17:44
Classé dans : Chansonnette  |  2002
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L'heure où la nuit tombe 
Ce soir il ne pleut pas
Ce soir
                « tu n’es pas là »
Ce jour j’aurais
                              rêvassé
                                              un peu toute la journée
Ce soir reste plus rien à becter

Depuis que je suis « sorti de l’ombre »
j’aime la vie
                          « et même sous les bombes »

Et j’aime à être présent dans la rue à l’heure où la nuit tombe
Classé dans : 2002  |  Causeries
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