Les Mains blanches (sur un poème de Gaston Couté) 


Elle avait les mains blanches, blanches,
    Comme deux frêles branches
         D'un aubier de mai ;
Elle avait les mains blanches, blanches
Et c'est pour ça que je l'aimais.

  Elle travaillait aux vignes ;
  Mais les caresses malignes
           Du grand soleil
     Et l'affront des hâles
Avaient respecté sa chair pâle
Où trônait mon baiser vermeil.

Et ses mains restaient blanches, blanches,
    Comme deux frêles branches
         D'un aubier de mai.
Et ses mains restaient blanches, blanches
Et toujours ! toujours ! je l'aimais !

  Mais un monsieur de la ville
  Avec ses billets de mille
           Bien épinglés
     Vint trouver son père
Aux fins des vendanges dernières
Et s'arrangea pour me voler...

Me voler la main blanche, blanche,
    Comme une frêle branche
         D'un aubier de mai,
Me voler la main blanche, blanche
La main de celle que j'aimais !

  Au seul penser de la scène
  Où l'Autre, en sa patte pleine
           D'or et d'argent,
     Broierait les mains chères
Au nez du maire et du vicaire,
J'ai laissé ma raison aux champs.

Lui ! toucher aux mains blanches, blanches,
    Comme deux frêles branches
         D'un aubier de mai,
Lui ! toucher aux mains blanches, blanches,
Aux mains de celle que j'aimais !

  La veille du mariage,
  Chez le charron du village
           Je fus quérir
     Un fer de cognée,
Et m'en servis à la nuitée,
Quand ma belle fut à dormir.

J'ai coupé ses mains blanches, blanches,
    Comme deux frêles branches
         D'un aubier de mai,
J'ai coupé ses mains blanches, blanches...
C'était pour ça que je l'aimais !
Mise en ligne : mercredi 11 avril 2012, 14:42
Classé dans : Chansonnette  |  Musicage

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