Plein de rêve et d'ambition 
À la pause de midi
après manger vite fait
je cours à la Fnac
écouter le disque de Bashung
« La nuit je mens
  Je prends des trains à travers la plaine
  La nuit je mens
  Effrontément... »

Quelqu'un me l'offrira pour ma fête si quelqu'un veut
mais pour l'heure je l'aime autant
à cette « borne d'écoute »
de ces mauvais écouteurs
comme dans l'avion
quand le programme faisait revenir cette chanson
toutes les heures
six heures aller
six heures retour

Puis
quand je l'ai assez fait boucler
je sors
et dehors il pleut
et je cours dans la rue
avec la chanson
la chanson dans la tête

À ce rythme
—si je ne passe pas sous une voiture—
je ferai un disque moi aussi
un disque unique bien sûr

Car il me faudra
beaucoup de temps
pour écouter réécouter
mais —grand luxe—
je me serais fait assister
pour les paroles
par un poète...
un poète mineur...
disons genre écrivain public...
un des meilleurs pros du moment
poète dont les textes jamais ne paraissent ni ridicules ni inutiles
même sur l'écran d'un minitel
ou sur un mur

Il faut faire travailler les artisans
ils croulent sous les charges sociales

(26 mars 1998)

Mise en ligne : mercredi 21 décembre 2011, 21:00
Classé dans : Causeries  |  1998

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